L’alimentation est une des clés pour un allaitement réussi. Cependant de nombreuses jeunes mamans se posent beaucoup de questions. Quels sont les aliments à privilégier ou au contraire, ceux à éviter ? Que manger pour avoir une production de lait abondante ? Notre diététicienne Dorothée fait le point pour vous.
Faut-il allaiter ?
La décision d’allaiter appartient à chaque femme, couple ou famille. Ecoutez vos besoins et envies ainsi que ceux de bébé. En effet toute jeune maman, même inexpérimentée, ressentira instinctivement ce qui est bon pour elle et son enfant. Elle trouvera toujours la solution la plus adaptée. Ne laissez pas votre entourage vous influencer et faites-vous confiance !
Allaitement maternel : prendre un bon départ
Vous faites peut-être partie des mamans qui ont peur de ne pas pouvoir allaiter. Peur d’être trop frêles, d’avoir les seins trop petits, de ne pas avoir assez de lait ou qu’il ne soit pas assez nourrissant. Rassurez-vous : ces peurs sont normales si vous n’avez jamais allaité. Vous allez vite réaliser que l’allaitement est très naturel et qu’il faut simplement se donner les moyens de bien démarrer.
Avant la montée de lait, le corps de la maman sécrète un liquide plutôt jaune et épais, nommé le colostrum. Il est très riche énergétiquement et contient une forte teneur en protéines et anticorps. Cette composition permet à bébé de se rassasier très vite et tenir durant ses longues phases de repos. Le colostrum peut apparaitre dès la fin de la grossesse. Sa sécrétion démarre généralement à partir de l’accouchement. Parfois même il met quelques jours à arriver après la mise au sein. Alors ne vous découragez pas, il arrive toujours à temps !
La mise en place de la lactation
La sécrétion de lait ne dépend pas systématiquement de la taille des seins. Pour déclencher le mécanisme de lactation et continuer à produire du lait, il faut simplement commencer les tétées dès les premières heures de bébé. C’est ensuite la régularité et la fréquence de stimulation des seins, qui maintient le processus. Le lait maternel est l’aliment le plus adapté au développement et au maintient de la bonne santé de votre enfant. Sa composition évolue au fils des semaines pour s’adapter à sa croissance. Cependant elle évolue aussi au cours de la tétée : au début il est riche en eau et minéraux pour désaltérer, puis progressivement apparaissent les protéines, lipides et glucides. Voilà pourquoi il est important de laisser bébé au moins 10 minutes au sein, afin de lui laisser le temps d’assimiler les nutriments.
Durant votre séjour à la maternité, les sages femmes et les puéricultrices seront là pour vous accompagner et répondre à vos questions. De retour à la maison, vous pouvez aussi échanger avec des mamans ayant déjà allaité ou bien contacter une conseillère en lactation.
Alimentation et allaitement : faut-il manger pour 2 ?
Les mamans qui allaitent mangent pour deux, c’est un fait. Cela ne veut pas dire qu’elles doivent manger 2 fois plus. Les besoins nutritionnels des femmes pendant l’allaitement sont supérieurs de 300 à 500 kcal aux apports recommandés, soit environ 25 %. Les jeunes mamans doivent donc améliorer la qualité de leur alimentation plus que la quantité.
L’alimentation « idéale » lors de l’allaitementOn ne parle pas de « régime » destiné à la femme allaitant. C’est plutôt un ensemble de bonnes pratiques à adopter afin de couvrir les besoins énergétiques augmentés, rester en bonne santé et limiter les effets de la fatigue et/ou du baby blues. Aucun aliment n’est formellement interdit, vous pourrez vous faire plaisir tout en adoptant un régime sain. Il est important de continuer à avoir une alimentation variée et équilibrée, avec une préférence pour les produits d’origine biologique, naturels et de saison.
Voici quelques recommandations :
– FAVORISER LES FRUITS ET LEGUMES FRAIS sous toutes leurs formes : crus, cuits vapeur, en jus, en soupe.
– VARIER LES CEREALES COMPLETES : quinoa, avoine, orge, riz, millet, sarrasin…
– BOIRE EN QUANTITE SUFFISANTE, pendant et en dehors des repas, buvez un verre chaque fois que vous allaitez, soit environ 8 à 10 verres /jour : eau plate ou gazeuse, tisane, kéfir, lait, smoothies, jus de fruits ou de légumes frais 100% pur jus…
– CONSOMMER LES BONNES HUILES VEGETALES : colza, noix, sésame riches en oméga 3, choisissez les vierges, extraites à froid et issues de l’agriculture biologique.
– LIMITER LES EXCITANTS : l’alcool consommé sera en partie transmis dans le lait, même la bière, prenez plutôt de la levure de bière ou du malt en paillette, le café est à consommer de préférence en version décaféinée et le thé, une tasse par jour semble une quantité raisonnable. Eviter les sodas et les jus de fruits riches en sucre.
Il existe des aliments naturels favorisant la lactation, à consommer au naturel, en graine, en huile, en feuille ou en infusion…
– CONSOMMER DES AIDES A LA LACTATION : Agrémenter vos plats, salades, dessert et en-cas : amandes, noix, noisettes, sésame, graines de tournesol et de courge, anis, fenouil, cumin, gingembre, avoine, millet, riz complet, orge, levure de bière, fenugrec…
Restez vigilante si vous êtes végétalienne, ce régime peut entraîner des carences en vitamine B12, vitamine D, fer, iode et calcium chez la mère et de ce fait se répercuter chez l’enfant. Demandez conseil à votre médecin traitant pour qu’il vous conseille et vous prescrive les compléments adaptés à votre cas.
Allaitement et coliques
Si vous remarquez que bébé a des réactions de type : petits tortillements, pleurs liés à un inconfort ou même grosses colères dans l’heure qui suit la tétée. Alors Il se peut que bébé soit sujets aux coliques.
Entre 3 semaines et 3 mois, la mise en place de sa flore intestinale est parfois assez inconfortable : entrainant gaz et maux de ventre aigus. La position verticale et au chaud est alors apaisante : les bras ou l’écharpe s’avèrent souvent la solution !
Votre alimentation peut-être la cause de certains désagréments. Certains aliments consommés par la maman peuvent avoir une influence sur le transit de bébé. Dans ce cas surveillez vos prises alimentaires en notant vos repas sur un cahier. Voici une liste non exhaustive d’aliments susceptibles de causer des coliques à bébé : agrumes, poireaux, oignons, tomates, brocolis, choux, chou-fleur, choux de Bruxelles, lait de vache, chocolat… Si vous suspectez un aliment d’être la cause des coliques, cessez sa consommation pendant quelques jours. Vous verrez ainsi si la situation s’améliore. Si le problème persiste, n’hésitez pas demander conseil auprès de votre sage-femme, pédiatre ou pharmacien.
Trouvez le temps pour préparer une nourriture saine
Optez pour des repas simples et nutritifs. Pour les protéines, les viandes maigres, le poisson blanc et les œufs sont vite cuits, de plus la plupart se consomment aussi bien chaud que froid. Coté accompagnement, les féculents et les légumes crus, râpés, en salade sont rapides à préparer. Terminez le dressage de votre assiette avec quelque fruits à coques : sésame, tournesol, noix… Profitez d’une sieste pour éplucher et couper les légumes à l’avance. Enfin, cuisinez toujours de manière à avoir des restes pour le repas suivant, quand vous serez seule avec bébé !
De même pour les fruits, couper les et conservez-les au réfrigérateur pour disposer de collations en journée ou dans la nuit, si besoin. Ils peuvent aussi être très utiles, glissés dans le sac à langer, pour combler une fringale au milieu d’une balade, accompagné d’une poignée de fruits à coque sans sel ajouté.
L’important : s’écouter et se faire confiance
Que vous choisissiez d’allaiter ou non, que vous y arriviez 15 jours, 5 mois ou 1 an, ne vous mettez pas de pression supplémentaire, afin de profiter des premiers moments avec bébé le plus sereinement possible. Faites ce qui vous semble le plus adapté pour vous et votre famille et surtout prenez soin de vous !
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter :
– INPES-Guide-allaitement-maternel : https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/nutrition-et-activite-physique/documents/brochure/le-guide-de-l-allaitement-maternel
– Leche league : www.lllfrance.org